Ikigai : “iki” signifie “vie” et “gaï” veut dire “qui vaut la peine”
Qu’est ce qu’un Ikigai ?
L’ikigai est aussi le nom d’une proposition de modélisation de la “raison de vivre”… Vaste sujet ! Curieuse, j’ai participé à l’événement O21 organisé par Le Monde le 28 février au Centre Prouvé à Nancy qui proposait un atelier à cette thématique. La journée de réflexion sur l’Orientation au XXI° siècle, à la base destinée aux lycéen(ne)s et étudiant(e)s, s’est révélée instructive sur des sujets très variés (même pour moi qui ai quitté les bancs de l’école depuis longtemps). Dans notre société en constante évolution et révolution numérique, l’orientation est à questionner continuellement. Peut-être vous êtes-vous déjà demandé :
“Quel est le projet de vie qui permet d’être complètement alignée avec soi-même dans tous les domaines ?”
L’atelier “Ikigai” apporte plusieurs clé de lecture. Il peut être utiliser pour essayer de trouver une piste d’orientation (au sens large, dans la vie), pour valider un projet de vie que l’on pressent ou pour faire un bilan. Questionner ses talents, ses plaisirs, ses besoins et ce pourquoi on peut être payé est un exercice structurant mais extrêmement difficile. La qualité requise pour ce moment d’introspection est sans conteste la lucidité. L’expérience de la vie jouera forcément un rôle aussi. L’avis de l’autre prendrait aussi sa place, mais faut-il en laisser une et si oui laquelle ? A vous de voir s’il vous faut de l’aide pour répondre aux nombreuses questions qui en découlent.
Ce que je pense être mon talent est-il un différenciant par rapport au même talent chez l’autre ? Mon plaisir est-il un plaisir sain et pérenne ou seulement un désir ou une lubie ? Quels sont mes besoins réels, dans ma sphère, mon monde ? Et enfin, comment valoriser ou comment est valorisé ce que je suis en mesure de produire…
Il n’y a pas de réponse figée à apporter, il s’agit plutôt d’explorer chacune des sphères et de voir comment elles se chevauchent, s’entrecoupent ou s’opposent. Il y a d’ailleurs deux sens de lecture, le premier qui part des cercles (on liste nos caractéristiques propres et on identifie l’ikigai en mode brainstorming) et le second qui part de l’ikigai (on confronte notre idée géniale de projet de vie à nos caractéristiques intrinsèques). Quelle qu’en soit l’utilisation, c’est un outil avec lequel il faut “mettre de côté sa pudeur de jeune fille” et “avoir les yeux en face des trous”. C’est un modèle que vous pouvez déformer à souhait, réinventer, malmener. L’exemplaire ci-dessous peut par exemple être amendé avec une vision légèrement différente de certains termes (tout est question subtile de sémantique) :
PASSION = LOISIR ? = Ce qu’on aime et ce pour quoi on est besoin sans MISSION sociale,
VOCATION = RÊVE ? = Ce qu’on aime et ce dont le monde à besoin sans PROFESSION possible,
MISSION = SACRIFICE ? = Réponse aux besoin et argent sans PASSION existante,
PROFESSION = ENNUI ? = Ce pour quoi on est doué et ce pour quoi on est payé sans VOCATION réelle.
Ici, nous ne nous appesantirons pas sur les intersections entre les cercles mais plutôt sur les frustrations de notre société que l’absence de recoupement jusqu’à l’ikigai suscitent. J’ai trouvé qu’elles étaient une impressionnante et pertinente traduction des lacunes de nos temps modernes. Et parce que les petites formules sont faciles à lire, en voici donc quelques unes à méditer :
Talent + Plaisir + Besoin = IMPECUNIOSITE et PRECARITE > avec un manque de rémunération, on a le sentiment que notre projet de vie n’est pas reconnu à sa juste valeur, les difficultés financières viennent malmener notre situation. On finit par abandonner notre passion et vocation pour un travail alimentaire, pour survivre.
Plaisir + Besoins + Rémunération = INCERTITUDE et INCAPACITE > il nous manque les compétences et on se sens incapable. Cette situation peut-être améliorée en faisant le choix d’une formation adéquate. C’est peut-être la situation la plus clémente parce qu’on peut y pallier avec une action tangible. Encore faut-il avoir le temps et l’argent de se payer un telle formation ?
Besoins + Rémunération + Talent = SENTIMENT DE VIDE et INCOMPLETUDE > on travaille pour l’argent mais sans plaisir. On subit le temps et nos activités rémunératrices. La frustration monte pour les hauts-diplômé qui ont fait le choix du métier pour la sécurité (plein emploi, confort et formation) et qui finalement travaillent sans trouver de plaisir au quotidien dans leurs tâches.
Rémunération + Talent + Plaisir = SENTIMENT D’INUTILTE et MANQUE DE SENS > l’ensemble de notre démarche n’est finalement pas justifiée par un apport social. Il manque l’impact. Il manque la dimension sociétale. Si ce que l’on fait nous semble inutile, alors pourquoi continuer ? Et aller vers quoi ?
Parfois , les frustrations sont là sans être identifiées. Alors mettez-vous dans la peau d’un lycéen (comme c’est agréable et rafraîchissant) et avant de tout envoyer bouler, posez-vous toutes ces questions. Trouvez les mots pour décrire le malaise, prenez conscience de vos talents, approfondissez ce qui vous procure du plaisir, demandez-vous “Pourquoi ?” un milliers de fois. La reconversion ou la réorientation n’est pas toujours nécessaire mais le fait de l’envisager permet d’y voir plus clair.
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